Incorrigible

Le jeune demi-elfe connu sous le nom de Neko Morales errait dans la forêt, à la recherche de quelques heures de répit avant de reprendre ses activités quotidiennes, mieux connues sous le nom de «vengeance». Voyant au loin un bâtiment ayant l'apparence d'une auberge, il décida d'y pénétrer. Cela devait faire près de dix-sept heures d'affiliée qu'il n'avait pas ingurgité d'alcool. Cette seule pensée lui donna un haut-le-coeur.

Il sprinta jusqu'à la porte qu'il ouvrit prestement, mais sans bruit. En entrant, il jeta un rapide coup d'oeil à ses alentours. Conclusion : il ne semblait pas avoir personne, du moins à première vue. Neko se dirigea vers une chaise et s'y assit, prenant une autre chaise comme appui-pieds.

*Personne... C'est pour le moins étrange, pensa t-il. Si le proprio ne se pointe pas bientôt derrière le comptoir, j'imagine que je pourrais bien me servir un verre.*

Neko fronça les sourcils. Cette pensée ne le satisfaisait pas entièrement.

*Nan, un c'est bien, mais deux c'est mieux. Et comme on dit, jamais deux sans trois. Et quand il y'en a pour trois, y'en a pour quatre...*

Un léger sourire se forma sur son visage.

*Et pourquoi pas le coffre et le reste tant qu'à y être. Le contenu d'un bâtiment abandonné ne pourrait être en de meilleures mains que celles de Neko Morales, le justicier à la dague!*

Un homme avec une chemise rouge sorti du fond de l'auberge d'une cachette que Neko n'avait pas vu. Il avait une grosse bouteille rempli d'alcool. Il avait son bras gauche dans une attelle. Il ne semblait pas du tout dans son état. Cependant, il semblait être assez conscient pour remarquer le nouvel arrivant.

-Éh! Toi! Il me semble que je ne te connais pas. Un nouveau dans la place? Il me semblait... bien!

L'homme tituba sans trop de peine vers l'inconnu et l'observa un peu sans aucune subtilité. Il enchaîna sans attendre la réponse de son interlocuteur.

-Tu cherches le propriétaire de la place? Il est pas là en ce moment. Il est occupé à gérer ses trucs de terre... Parce que c'est lui aussi le... seigneur! Je t'offre de quoi à boire? Bien sur, faut payer! Parce que... moi je fais payer! Mais pas cher... c'est entre nous d'accord?

À la dernière phrase, il s'approcha tranquillement du nouveau.

-Oui, oui, fort bien. Je prendrai un grand verre de ce que vous avez dans votre bouteille.

L'assassin s'approcha de l'homme en fouillant dans sa bourse. Puis d'un geste vif, il lança une piécette de cuivre à son interlocuteur, sachant très bien que ce dernier ne pourrait probablement pas la rattraper, ayant le bras gauche dans une attelle et le droit occupé à tenir une très grande bouteille d'un alcool inconnu.

-Gardez la monnaie.

Neko retourna à ses chaises d'un pas lent. Il avait remarqué l'arrivée de la jeune femme dans l'établissement. Il resta écrasé à attendre son verre durant quelques secondes avant de se lever paresseusement. Replaçant bien inutilement une mèche de cheveux, il se dirigea vers l'inconnue d'un pas assuré. S'arrêtant devant elle, il lui tendit la main en disant :

-Morales, Neko Morales.

L'homme à la chemise rouge prit un verre, le déposa avec grand soin et versa méticuleusement le breuvage dans le verre. Dans son état, la moindre erreur signifiait un dégât assuré. Lorsqu'il eut finit cela, il alla porter tranquillement le verre à Neko et alla prendre l'argent qu'il avait laissé ailleurs un moment plus tôt.

Il retourna s'asseoir au fond de l'auberge sur un vieux canapé qui était néanmoins confortable. Il prit son grimoire qu'il posa sur ses genoux et une plume qu'il avait préalablement trempé dans l'encre. Un rictus de douleur pouvait se voir sur sa droite. Quelquefois, il se massait le bras pour tenter d'apaiser la douleur. Il chuchota quelque chose et se remit au travail.

Amélian croisa les bras en voyant arriver '' neko Morales ''. Elle le regarda en entier avant de faire un rictus agacé. Sans même tendre la main, elle se présenta.

- Améliane Fleu...

Elle s'arrêta, hésitante. En étant fiancée, cela signifiait telle qu'elle devait utiliser le nom de son fiancée ? Ou bien pouvait-elle se présenter avec le nom qu'elle avait présentement, c'est-à-dire de feu son fiancé Étienne Fleurdelune. Une image vague lui apparut, celle d'Étienne, de sa mort. Son expression changea, affichant une douleur légère, comme si un couteau venait d'entailler sa peau, la où elle avait déjà mal.

- Fleurdelune.

Elle releva la tête, plantant son regard droit dans celui de son interlocuteur, un sourire hautain sur les lèvres, tentant de reprendre contenance. Elle déposa subtilement la main sur son ventre.

Gardant sa paume tendue vers Améliane, Neko prit le verre que tenait l’homme dans son autre main. Il lui dit un vague merci puis prit une gorgée. L’alcool était fort, légèrement amer, mais c’était clairement mieux que rien.

L’adolescent déposa son verre sur la table. Il soutint le regard de la jeune femme durant une dizaine de secondes, croisant les bras et affichant un sourire amusé.

Rien ne lui avait échappé. Son hésitation, son dédain, sa grossesse… Rien. Il avait toujours été un maître pour lire sur les visages des gens. Combinant ce talent à ses habiletés de fin manipulateur, les gens finissaient souvent par accomplir ce qu’il voulait, et ce sans même s’en rendre compte.

*Joli visage, forte tête. J’en ai vu des pires que toi, pensa Neko, décroisant les bras pour prendre une seconde gorgée de son verre. Voyons voir si tu sauras m’amuser…*

-Améliane… C’est un joli nom. Vous venez souvent ici?

L'homme en chemise rouge regarda de biais les deux autres et vit Neko prendre deux gorgés de son alcool. "J'espère qu'il sait résister aux alcools forts, surtout ceux dont les effets ont été décuplés par mes potions... hmmm, ah non! je lui ai donné l'alcool renforcé. Il devrait ressentir les effets de l'alcool très bientôt et ce, au moins deux fois plus fort que ce qu'il a été habitué auparavant... pensa t-il.

Pas la peine d'y penser. D'autres choses étaient plus importantes dans l'immédiat. Il se replongea dans l'écriture de son grimoire.

Améliane regardait toujours l'homme d'un oeil suspect tout en flattant son ventre d'un mouvement circulaire et lent. Elle avait appris à se méfier des gens, peut-être un peu trop, mais jusqu'à présent en se méfiant elle avait réussi à se protéger des mauvaises personnes... enfin presque. Elle gardait son autres main bien à plat sur sa cuisse, sans la tendre vers son interlocuteur qui enchaina avec une phrase dont elle se serait bien passé. Si elle venait souvent ici ? enfin... elle était toujours ici. Matin, midi, soir se demandant si un jour où l'autre elle aurait le courage d'aller annoncer à Nathaniel sa grossesse, si un jour elle aurait le courage de l'affronter, de lui demander pourquoi il l'avait inciter à faire voeux de silence, pourquoi est-ce qu'il l'avait renvoyer à Ardel, seule... sans protection alors qu'à l'extérieur de ses terres les choses allaient mal. Elle se souvenait bien de la peur qu'elle avait eu en marchant sur la route en quête d'Ardel, sans nécessairement être sure du chemin qu'elle empruntait.

Elle esquissa enfin un sourire, léger peut-être un peu faux aussi.

- j'habite ici pour tout vous dire.

au fond d'elle, elle se disait qu'elle avait envie de jouer un peu, et elle se disait qu'il serait parfait pour cela.

L'homme de sciences leva la tête et eu un petit rictus de douleur maintenant qu'il était revenu à la réalité. Son bras le faisait souffrir et il ne pouvait rien faire pour le moment. Quelqu'un voulait quelque chose à boire... encore. Il dit alors à Philippe qui attendait :
-Oui allez chercher un verre et je vous le rempli une seule fois. Ça sera bien assez. Ça fera 5 écus. Je vous préviens, c'est de l'alcool très fort dont l'effet est presque immédiat.

L'homme de sciences réfléchit un instant et dit à Neko :

-Hmmm, je crois que sans une résistance à l'alcool aussi étoffée que moi, vous allez être réchauffé bien assez vite. Désolé de ne pas l'avoir dit plus tôt...

*Parfait*

Il y avait deux options possibles : le refus et le non-refus. Neko avait planifié mentalement les deux. Tout allait comme prévu… comme toujours d’ailleurs.

Souriant de plus belle, il avala une troisième gorgée d’alcool. Il s’efforça de ne pas grimacer en reposant son verre. Il ne l’avait pas vraiment remarqué à la base, mais maintenant il se rendait compte que l’alcool était plutôt fort. Il avait déjà bu pire, mais il nota mentalement d’y aller tranquillement…

-Eh bien tant mieux! Je cherchais justement quelqu’un pour me présenter un peu la région. Je serais prêt à offrir dédommagement pour vos services bien entendu.

Se retournant vers l’homme qui avait été son serveur, il demanda d’une voix forte :

-Deux autres verres ici!

Il cala le restant de son verre en attendant la réponse d’une des deux personnes. Il cilla les yeux en tentant de rester stable. Ce truc était vraiment plus fort qu’il ne l’aurait cru…

-Hmmm, je crois que sans une résistance à l’alcool aussi étoffée que moi, vous allez être réchauffé bien assez vite. Désolé de ne pas l’avoir dit plus tôt…

*C’est maintenant qu’il le dit…*

Et alors? Ce n’est pas comme si un habitué comme lui allait se faire mettre au tapis par une stupide petit verre d’alcool, quel qu’il soit!

-Deux autres verres s’il vous plaît, répéta Neko.

L'homme de sciences fut surpris de la réponse de Neko. Il regarda celui-ci pour juger s'il en était capable, mais en étant incapable de le juger parfaitement, il demanda à Philippe de lui amener deux verres dans lesquelles il servit l'alcool fort. Dans les verres légèrement translucides, on pouvait voir que l'alcool de l'homme des sciences était vert pâle. Il demanda l'aide de Philippe afin de donner les verres à Neko.

**Neko se sent déjà fortement réchauffé par le premier verre d'alcool qu'il a prit.**

Améliane soupira, hésitant à déposer ses pieds sur la table comme elle avait déjà eu l'habitude de faire, mais avec son ventre, la chose devenait plus compliqué.

- Vous croyez que j'ai besoin d'argent, ais-je l'air d'en avoir besoin ? Peut-être ne suis-je pas la mieu habillé, mais vous saurez monsieur que je n'ai besoin ni d'argent, ni de quoi que ce soit d'ailleurs, je n'ai rien, et je suis très bien comme ca.

Elle croisa ses bras et ferma les yeux. Ce que Nathaniel lui manquait. Après quelques instants de réflexion, elle les rouvrit. Elle fit de nouveau le tour de la salle, regardant les portes et observant par les fenêtres si elle ne pourrait pas apercevoir Sabal, il fallait vraiment qu'elle lui parle.

-Argent? Mais qui a parlé d'argent?

S'efforçant de garder une démarche la moins titubante possible, il se déplaça jusqu'à l'homme de sciences et prit les verres directement de ses mains. Il retourna ensuite jusqu’à Améliane et s’écrasa littéralement dans une chaise qui traînait non loin d’elle, chaise qu’il colla contre celle de la jeune femme. Il déposa les verres sur la table et se tourna vers elle :

-Bien entendu que j’ai de l’argent, mais j’ai tout de suite vu dans vos yeux et dans votre apparence raffinée que vous ne faites pas parti de ces femmes qui en ont besoin! C’est pourquoi je comptais vous offrir comme paiement rien d’autre que ma divine compagnie! Grand nombre de femmes se battraient pour avoir cet honneur.

Il lui lança un clin d’œil aguicheur accompagné d’un sourire. Neko attrapa un des deux verres et le fit glisser jusqu’à ce qu’il soit devant Améliane.

-Si vous n’en voulez pas, acceptez au moins ce verre. C’est bien la moindre des choses que je vous dois pour le dérangement non?

De la main gauche, il frôla doucement le bras de la jeune femme. De la droite, il se massait le front. Ce premier verre avait vraiment cogné dur, tellement qu’il se demandait si c’était une bonne idée d’en boire un deuxième…

Améliane détourna le regard et repoussa le verre plus loin. Elle ne buvait jamais, elle n'avait jamais bu et ce ne serait certainement pas ajourd'hui qu'elle se mettrait à boire, surtout pas de l'alcool provenant de l'homme qui était déjà saoul et qui ne travaillait définitivement pas à l'auberge.

- Je ne bois pas, désoler.

Elle forca tout de même un sourire vers Neko tout en s'éloignant un peu de celui-ci le trouvant largement trop près d'elle. Lorsqu'il lui frola le bras, elle repoussa celui-ci avec conviction et son expression changea, affichant désormais une peur qu'elle aurait tout fait pour cacher.

- Ne me touchez pas.

Elle se rappela alors Francois, Francois de Clermont, ce noble qui avait prit d'elle ce qu'elle n'aurait jamais du donner. Ses yeux se remplirent de larme, mais rien ne sortit. Elle cligna des yeux plusieurs fois en tentant de reprendre contenance.

- Je préférerais être en compagnie d'une vache plutôt que d'avoir à être payé de votre compagnie.

Un rictus se forma sur le visage du «ninja blanc», rictus qui devint bien rapidement un rire franc.

*Eh bien, je ne m’y attendais pas…*

Pourtant, il était généralement prêt à réagir peu importe la situation. Pourquoi n’avait-il pas planifié cette alternative?

*J’étais pourtant convaincu que…*

Une brume épaisse semblait lentement mais sûrement prendre le dessus sur ses pensés. Finalement, il n’était plus certain d’être convaincu que quoique ce soit…

Mais l’esprit de Neko Morales était agile comme un chat, il retombait toujours sur ses pattes. Il trouverait bien quelque chose à dire… Le jeune homme trempa ses lèvres dans le breuvage verdâtre. Il grimaça en reposant le verre.

-Intéressant... On me l'avait jamais sorti celle-là.

Malgré son état d’ébriété plus ou moins avancé, Neko avait noté les larmes qui perlaient aux coins des yeux d’Améliane.

-Laissez-moi deviner, vous avez déjà eu des problèmes avec les hommes dans le passé? Des hommes qui vous ont bernés, dupés, qui ont abusé de vous sans aucune vergogne? Pauvre de vous…

Neko s’appuya contre le dossier de sa chaise, posa ses deux pieds sur la table et continua son monologue en fixant la femme à sa gauche d’un air moqueur, presque condescendant.

-Je vous proposerais bien de pleurer sur mon épaule, mais même pas besoin d’être moi pour savoir que vous n’êtes vraiment pas de ce genre. Et de toute manière, nous savons très bien tous les deux que vous préféreriez sans aucun doute pleurer sur l’épaule d’une vache.

Toujours avec le sourire, il leva son verre en direction d’Améliane.

-À la vôtre.

Puis il en pris une grande gorgée. En déglutissant la dernière goutte, il fut soudainement pris de nausées qu’il résorba bien assez vite.

Les portes s'ouvrit et Sabal fit son entrer. Équipé de son armure habituel, de ces nouvelles acquisitions ( les pièces d'armures du chasseur de dragon) et de son épée, il regarda a l'intérieur les gens qui y étaient. Un sourire aux lèvres lorsqu'il apercut Améliane, il se dirigea au deuxième étage. De la, il lança au premier ses effets personnels ( Sac de couchage, nourriture, sacs divers..) pour pouvoir partir vers l'ancien château du Roi.

Améliane regarda l'homme qui continuait de boire en se demandant quel sorte d'alcool cela pouvait bien être si l'homme devant elle semblait déjà un peu réchauffé. Elle remarqua alors Sabal qui entrait. Elle décida de se lever pour aller le rejoindre. Elle avait quelque chose à lui demander.

Sans même dire au revoir à Neko, elle se dirigea vers Sabal.

- Monsieur Rhylinvirr, j'aurais une requête à vous faire.

Sabal continua de sortir ses effets (plusieurs sac vide entre autre), il remarqua Monsieur Orange du coin de l'oeil et d'un autre sourire en coin, lui renvoya son salut. Lorsque Améliane s'adressa a Sabal il s'arrêta prenant bien soins de l'écouter.

-Sabal, Sabal , pas besoin de Monsieur Améliane.... je crois que cette étape est loin derrière nous non?

Il s'approcha d'elle lui tournant autour d'un pas lent. S'arrêtant juste derrière elle il s'approcha de son oreille lui chuchotant ca prochaine phrase.

- Mais ma chère que puis-je faire pour toi?

Il se recula et repris sa manoeuvre de départ, il emballa ses choses.

- Et lui dans le fond c'est ton nouveau mari?(pointant Neko) Tu le sais j'espère que chez moi tu auras toujours ta place si un jour tu réalises ce que tu manques vraiment.

Améliane s'était tendu lorsqu'elle avait vu Sabal tourner autour d'elle. Quand il avait chuchotté à son oreille, elle avait eu un haut le coeur. Il avait beau être un drow, il ne restait pas moins un homme, enfin, un mâle, si on pouvait le dire ainsi. Il était de ceux qu'elle n'aimait pas, et malgré qu'elle le respecte plus qu'elle n'avait jamais respecté personne, elle ne pouvait s'empêcher d'être tendu lorsqu'il était prêt.

- Mon nouveau mari ? vous voulez rire ! Je vous avais bien fait comprendre que les hommes ne m’intéressaient plus, je suis très bien seule.

Elle posa une main sur son ventre et sourit. Plus tout à fait seule en réalité.

- Mais justement en parlant de cela, j'aurais besoin de me rendre sur les terres de Nathaniel, j'ai à lui parler. Je ne compte pas rester là-bas plus de quelques heures et le voyage est éreintant. Il me faudra beaucoup de temps pour le faire et je crois que j'aurais de la difficulté à le faire seule, dans mon état.

Le poids de l'enfant qu'elle attendait rendait ses déplacements beaucoup plus compliqué, et devoir entreprendre un voyage comme celui-là lui nécessiterait de longs jours et de l'aide parce que sinon elle s'épuiserait rapidement.

- Je ne sais pas si vous pouvez faire quelque chose pour m'aider ?

L'homme des sciences émit une plainte étouffée, se massa le bras qui était enveloppé et prit une grande gorgée d'alcool pour penser à autre chose. Pour ceux qui connaissaient Gabriel, l'homme des sciences, les changements étaient notables. Son teint était un plus cireux. Ses traits étaient étirés et il avait très mal à son bras gauche. L'alcool était devenu son passe-temps et son anti-douleur. Rien n'y faisait cependant, Gabriel éprouvait toujours de la douleur à son bras et malgré qu'il essayait de le cacher, cela devenait évident que quelque chose n'allait pas. Il ne s'était pas préoccupé d'Orange avant. "Quel nom loufoque!" pensa t-il en même temps. Il rangea ses affaires, se leva et marcha d'un pas lent et quelque peu désordonné. L'alcool surement... Il se dirigeait vers Orange. Il le salua comme il saluait n'importe qui lorsqu'il était bourré :

-Bien le Boonjour! Monsieur Orange. Vous allez bien? Ne fait pas t-il beau dehors? Pas important, j'ai à vous parler en tant qu'élève!

Il vit Sabal pour la première fois et dit :

-Ça ne dérange pas si j'ai farfouillé un peu dans l'alcool de l'auberge comme d'habitude? J'ai pris quelques réserves... J'ai laissé beaucoup d'argent sur le comptoir! Et j'ai amené mon alcool maison aussi! Je l'ai nommé Absinthe! J'en ai beaucoup!

Il revint à Orange :

-Oui, j'ai à vous parler... en privé! Dans ma place des sciences.